Lorsque je suis arrivée sur le chemin, Fripouille était assis, le regard très triste. Je me suis approchée pour me présenter à lui et lui expliquer que j’avais des messages et des questions de la part de sa gardienne :

J’aimerais savoir ce qu’il s’est passé
Pourquoi es tu allé sur la route ?
J’étais persuadée que tu n’y allais jamais
Chassais tu ?
Étais-tu fâché contre moi ?
C’est vrai que la veille de ta mort, j’ai un peu négligé tes câlins à cause du travail
M’en voulais tu ?
Tu me manques beaucoup
Tu m’as donné tellement donné d’amour, toi qui m’avait choisi.
Ne plus pouvoir te prendre mes bras va me manquer
Je ne crois pas que je te remplacerai car je ne suis pas sûre que Fifi acceptera un autre compagnon
Je vais juste essayer de vivre sans toi
Je t’aime

 

Après lui avoir lu le contenu, il s’est levé et j pouvais voir une lueur d’espoir dans ses yeux.

Que je suis soulagé que tu sois là, que je suis rassuré de pouvoir répondre à ses questions, elle est ma compagne, ma moitié et elle est en grande souffrance depuis mon départ si brutal pour elle. Elle se pose beaucoup de questions, elle a des regrets, elle culpabilise et elle pense que c’est de sa faute si je suis parti sur la route. Toutes ces pensées négatives, toutes ces tortures mentales qu’elle s’inflige, rajoutés à la violence de l’accident m’empêchent aujourd’hui de continuer ce chemin pour me rapprocher de la lumière et faire le passage. Tant que je reste là entre deux, dans son environnement et que je leur puise leur énergie, ils ne sont pas bien et Fifi non plus. Elle me voit et cela la perturbe beaucoup, elle sait que ce n’est plus ma place et tant que je m’accroche à eux ils ne peuvent trouver la paix et faire leur deuil. Surtout ma maman, ma compagne que j’accompagne dans son quotidien comme son ombre.

Dis-lui que je l’aime et je suis si profondément désolé de lui faire tant de mal alors que je lui suis revenu pour l’aider à avancer sur son chemin pour lui apprendre et l’aider à comprendre qu’elle ne doit pas vivre dans la dépendance ou co-dépendance, et voilà que ce terrible accident nous sépare physiquement et la plonge dans une grande souffrance. C’est à moi de lui demander pardon, c’est à moi de lui dire que je suis si désolé pour le mal que je lui inflige. C’était un accident, comme il en arrive hélas, ces chauffards sont toujours trop pressés et cette voiture ne m’a laissé aucune chance. Elle m’a percuté, le choc a été violent et je suis aussitôt sorti de mon corps pour me réfugier dans l’astral, je savais que c’était fini, que je ne pourrai plus réintégrer le corps physique et que ce serait un drame pour toi de me retrouver mort.

Je te demande pardon d’être allé sur la route, j’y allais de temps à autre et j’y allais pour chasser, ce qui est plus que naturel. Ce jour-là j’ai couru après un oiseau et je n’ai pas vu arriver ce bolide qui n’a pas pu m’éviter et ne m’a laissé aucune chance. Pardon, pardon pour mon imprudence, je  n’aurais jamais dû me laisser guider par mes instincts, et je n’aurais pas dû traverser la route. Ce n’est pas de chance et maintenant je me trouve là en errance, et tant que je n’aurai pas rejoint le jardin des animaux je ne serai pas bien et toi non plus. J’ai besoin d’aide et toi aussi.

Je lui ai répondu que  j’étais là pour l’aider à rejoindre ce haut-lieu magique qu’après notre échange je l’accompagnerai jusqu’au pont. Il a poussé un gros soupir de soulagement.

Dis-lui que je l’aime d’un amour pur, profond et éternel et que ce n’est pas de sa faute. Je n’étais pas fâché contre elle, comment peut-elle croire cela ? Je ne suis qu’amour, et j’étais là que pour elle, je ne me suis pas senti négligé. Des câlins je lui en réclamais sans cesse et tous les jours, et j’ai eu une belle vie à ses côtés. J’étais considéré et traité comme son prince, son compagnon humain et je n’ai jamais manqué de rien. Beaucoup de tendresse, de câlins et de respect. Du pur et grand bonheur.

Je sais que je te manque, que nos échanges de tendresse te manquent et à moi aussi. Même si je peux encore te voir et te suivre comme ton ombre, ces moments où tu me prenais dans tes bras étaient des moments magiques et privilégiés pour tous les deux. J’adorais lorsque tu me frottais alors que je revenais mouillé, c’était si bon de sentir tes caresses sur ma peau. Cela me rappelait d’anciens souvenirs de mon incarnation précédente et j’y prenais beaucoup de plaisir.

Tu sais ma mie, aujourd’hui est un moment absolument triste et affreux pour toi, mais tu sais aussi que ce ne peut pas être la mort qui nous sépare à nouveau. Mon âme perdure, elle et éternelle et t’est déjà revenue et te reviendra encore si tu le souhaites. Bien sûr que Fifi acceptera mon retour, déjà rien que pour toi car tu as besoin de moi à tes côtés pour te sentir pleine à l’intérieur de toi, pour te donner force et confiance pour avancer sur ton chemin. C’est trop difficile pour toi d’être séparée de ton timbre-poste, tu as besoin de moi et de ma présence sur un plan terrestre. Alors ne te ferme pas les portes, celle de ton cœur et de ta maison doivent rester grandes ouverts en attendant mon retour. Ce ne sera pas très long, dès que j’aurai fait le passage je pourrai me reposer, me ressourcer et préparer mon retour. Vis dans le moment présent, dans le ici et maintenant et mets-toi très vite à ma recherche, je me mettrai à nouveau sur ton chemin.

Puis nous nous nous sommes avancés sur ce chemin de lumière qui s’ouvrait à nous. Lorsque je me suis arrêtée devant le pont des fleurs, il m’a dit

Merci, merci pour tout, merci à ma tendre moitié de nous donner la possibilité de nous retrouver très vite.

Puis il l’a traversé et s’est- noyé dans la belle lumière de l’escalier de l’arc en ciel. Au revoir Fripouille, à bientôt.