width=Lorsque je suis arrivée sur le chemin, Kitty était assise le regard triste, terne, sans vie. J’avais l’impression qu’elle était collée au sol, du bitume gris foncé. Je ressentais l’endroit froid et austère. Je me suis approchée doucement, et arrivée à sa hauteur, je l’ai appelée 1 fois, 2 fois, 3 fois par son nom avant qu’elle ne réagisse et ne tourne la tête vers moi. Et là j’ai eu l’impression que ses yeux prenaient une autre expression. Puis je pouvais à présent y lire de l’espoir, une petite lueur d’espoir.

Je me suis présentée et lui ai expliqué que c’était sa gardienne qui m’envoyait à elle pour lui transmettre un message, et qu’elle aimerait aussi lui poser quelques questions. Elle m’a regardée sans broncher, puis je lui ai lu le contenu :

Ma Kitty, je regrette tellement  de ne pas avoir pu te dire au revoir ..je pleure tous les jours ton départ si brutal.
J’aurais aimé passer de nombreuses années avec toi, tu as été une minette extraordinaire et je n’ai jamais aimé aussi fort !  Tu nous manques beaucoup, nos parties de jeux, tes câlins et tes bêtises me manque beaucoup
As-tu souffert quand tu es parti ?
Est-ce un signe ton départ..?
Est tu heureuse là où tu es maintenant ?
M’entends-tu quand je te parle ?
Te reverrai-je un jour ?
Pourras-tu un jour m’envoyer un signe que tu es près de moi ?
As-tu été heureuse avec nous ?

Je t’aime très fort ma Kitty
Ta maman.

Mais ce n’est pas ma gardienne, c’était moi sa gardienne, c’était moi qui était chargée de veiller sur elle, elle était ma maman et j’étais son bébé, sa petite fille, sa petite princesse. Oui Kitty était sa petite princesse et j’ai eu quelques mois de ma courte existence une vie très heureuse, remplie d’amour et de tendresse. Ma maman à travers moi, lorsqu’elle me câlinait, se remplissait d’amour et chérissait son petit enfant intérieur. Elle avait besoin de moi et de ma présence pour comprendre à quel point elle avait besoin qu’on l’aime, à quel point c’est important de se sentir aimé.

C’était un peu le miroir d’une enfance un peu chahutée, où on l’a fait grandir trop vite, sans lui apporter cette grande sécurité que tout enfant a besoin de connaître pour lui donner de la force et de la confiance. J’étais là pour l’aider à se reconnecter à sa source, à son petit enfant intérieur afin de lui faire comprendre pourquoi ce manque qu’elle ressent à l’intérieur d’elle, pourquoi ces peurs et ce grand besoin de donner et de recevoir de l’amour.

Dis-lui que moi je l’aime très fort aussi et qu’elle me manque, nos câlins, nos jeux me manquent aussi. Même si moi je peux encore la voir, même si moi je suis toujours encore dans son entourage et que je l’accompagne au quotidien, ne plus pouvoir me manifester physiquement à elle et de me faire caresser me manque beaucoup. Je sais que mon départ rapide la plonge dans une grande détresse, dans une grande souffrance et je suis si désolée de lui faire autant de peine. La voir pleurer, la voir se torturer l’esprit parce qu’elle n’a pas pu me dire au revoir me fait mal.

C’était un accident stupide violent et brutal et je n’ai pas souffert, rassure-toi. Je suis aussitôt sortie de mon corps et me suis réfugiée dans mon corps astral pour ne pas souffrir, la seule douleur que j’ai ressentie, c’était l’espace de quelques secondes et puis je me suis sentie flotter, je me suis vue, je savais que le cordon d’argent qui retient mon corps physique à mon âme était rompu, et qu’il me serait impossible de réintégrer mon corps physique. La peur et la douleur que j’ai ressenti à ce moment-là c’était pour toi, je savais que ce serait terrible pour toi et difficile à accepter.

Ce n’était pas prévu, je n’avais pas préparé mon départ, et cela rajouté à ton immense et incommensurable chagrin m’empêchent aujourd’hui de faire le passage. Je ne me sens pas le droit de te laisser et je suis avec toi tous les jours et partout où tu vas. Je m’accroche à toi et je te pompe ton énergie. Tant que je suis là tu ne peux trouver la paix dans ton cœur et ton esprit et je te puise toute ta force. Ici ce n’est plus ma place et il faut maintenant me laisser partir au jardin des animaux pour pouvoir m’y ressourcer. Tant que je reste entre deux tu ne peux faire ton deuil et moi je ne suis pas bien.

Je l’ai rassurée et lui ai dit qu’après notre échange je l’accompagnerai jusqu’au pont des fleurs et elle m’a regardée avec un regard profond et reconnaissant.

Merci, toutes les deux nous avons besoin de ton aide et je suis si contente qu’elle ait fait appel à toi. Dis-lui que mon départ n’est pas un signe, c’est tout simplement pas de chance. Vous savez bien vous les humains qu’en cette période difficile il faut vivre le moment présent, dans le ici et maintenant. Lorsque l’on n’est pas aligné correctement il nous arrive des tuiles et on se laisse emporter plus facilement. On n’a pas la force de résister à des puissances qui se manifestent dans l’invisible et qui peuvent nous rendre malade ou nous mener vers d’autres plans. Le tout est de maintenant me laisser aller sur cet autre plan, dans cette autre dimension même si cela t’arrache le cœur.

Bien sûr que je t’entends lorsque tu me parles et que je te vois triste et en pleurs, et cela me rend très triste aussi. Puise dans nos merveilleux moments et sourit à la vie. La mort est un nouveau soleil et je te reviendrai très vite ma petite maman. Mais pour cela un petit passage au paradis des animaux est nécessaire. Ne t’inquiète pas, ce ne sera pas très long, l’espace-temps là-haut n’est pas du tout le même qu’ici-bas, et dès que tu seras prête et te mettras à ma recherche je me mettrai sur ton chemin. De là-haut je pourrai te faire des petits signes, sois attentive aux nuages, mais ne t’abstiens pas à abuser de tout ce qui se passe autour de toi, concentre plus ton énergie et mets-toi très vite à ma recherche. Tu as besoin de ma présence physique sur un plan terrestre.

Je t’aime et mon âme aspire à te retrouver très vite. Merci pour ce beau cadeau que tu nous fais aujourd’hui et qui va me permettre dès mon arrivée au jardin des animaux de préparer mon retour. Et nous pourrons continuer notre belle aventure ensemble car je t’aime et j’ai envie de te rendre à nouveau gaie et heureuse.

Puis elle est venue à côté de moi et ensemble nous avons emprunté ce chemin gris et austère qui au fil de nos pas devenait de plus en plus lumineux. Lorsque nous nous sommes arrêtées devant le pont des fleurs, elle l’a traversé en sautillant, entourée de petits papillons blancs et dorés et elle s’est noyée dans la lumière de l’escalier de l’arc en ciel. Kitty, petite princesse, à bientôt !