J’ai rencontré Max tapi sur un chemin gris et sec. Il était assis sur des cailloux et sa position semblait plus qu’inconfortable. Lorsqu’il m’a vue arriver vers lui, ses yeux si tristes ont changé d’expression et j’ai eu la nette impression qu’il reprenait de l’espoir. Je me suis arrêtée à quelques pas de lui pour ne pas rentrer dans sa zone de confort et me suis présentée, lui ai expliqué que j’avais des messages et des questions de la part de sa gardienne. Avant même que je ne lui lise le contenu, il a frétillé des moustaches puis s’est levé pour tourner plusieurs fois autour de moi. C’était amusant à observer, il y avait comme un rituel et je me suis baissée pour le caresser. Il m’a léché la main tout en tapant sa patte sur le sol aride et m’a dit :
Je suis très content de te voir. Depuis tout ce temps que je reste là ou scotché, collé sur ces rocailles ou à vaquer dans leur environnement, à les suivre dans leur quotidien, à m’accrocher à eux, à leur énergie surtout la nuit, et ce n’est bon ni pour eux, ni pour moi. Le choc violent de mon départ pendant qu’ils n’étaient pas là, qu’ils n’ont pas pu me dire au revoir, que je sois parti si vite et si jeune les torture et ils n’arrivent pas à l’accepter et encore moins à le comprendre.
Ma maman, car ce n’est pas ma gardienne, j’étais son bébé, son petit mec, culpabilise, elle pense que cette castration est à l’origine de mon décès, elle a des regrets et s’en veut terriblement. Dis-lui de ne pas culpabiliser, elle a fait ce qu’il convenait de faire, avec Rouky, nous étions trop dominants même s’il était plus petit, les hormones agissant, la cohabitation devenait difficile entre nous, et cette opération était vraiment la solution pour nous permettre de nous épanouir et de retrouver un confort dans notre vie, dans notre état d’être. Mais je parle, je parle et je ne te laisse même pas la parole pour me lire leurs messages, alors que je sais que c’est important pour eux de trouver les réponses à leurs questions.
Puis sans hésiter je lui ai lu le contenu :
MAX, tu es né un soir de Noël, il y a 3 ans. Ce fut le coup de foudre pour toute la famille avec tes oreilles tombantes, ton poil gris très doux, une tête à bisous. Tu savais exprimer ton amour en nous léchant souvent, nous tournant autour de nous chaque matin exprimant ton mécontentement en tapant de la patte, bref tu nous as fait craquer. Tu n’aimais pas trop être seul alors on a pris un nouveau compagnon, ROUKY, plus petit. Depuis 1 an, vous jouiez, dormiez ensemble. Tout se passait bien jusqu’à son âge adulte où la cohabitation a été plus dure. J’ai pris des décisions vous concernant tous les deux pour une petite opération. Était-ce le bon choix pour vous réunir à nouveau ? Ai-je bien fait de te prendre un compagnon ? 3 semaines après, tu nous quittais brusquement alors que nous étions absents pour te prendre dans nos bras, te toucher une dernière fois. Notre fille pleure chaque jour son petit compagnon maxou comme elle aimait t’appeler. Tu lui manques terriblement, tu nous manques mon loulou chaque jour, on te cherche. Rouky, ton compagnon te cherche, il est triste sans toi. J’espère que tu n’es pas seul, que notre lapine chérie est avec toi, fais lui pleins de bisous. Tu nous a donné plein d’amour,, nous t’aimons très fort mon maxou
Et lorsque j’eus terminé, j’ai vu Max pleurer, ses larmes coulaient sur ses bajoues, sur son museau et il essayait de les attraper avec sa patte. Ma gorge s’est serrée, c’était très émouvant à observer, j’avais très envie de le prendre dans mes bras pour le consoler, et il s’est remis à tourner autour de moi très rapidement, de plus en plus vite, et lorsqu’il s’est arrêté, il m’a dit :
J’avais besoin d’évacuer toutes ces émotions qui sont montées, et je vais enfin pouvoir te répondre. Dis-leur tout d’abord merci pour leur message d’amour. Dis-leur que moi aussi je les aime très fort. Elle est ma maman, il est mon papa, ma petite sœur, et me suis toujours considéré comme un membre de la famille, leur bébé, leur petit garçon. Même si ce fut court, j’ai vécu des moments merveilleux à leurs côtés et je n’ai jamais manqué de rien. Aimé, choyé et câliné, on m’a respecté comme un humain. Que du bonheur, du pur et grand bonheur.
Je me sentais en effet seul, j’avais très envie d’avoir de la compagnie et lorsque vous avez adopté Rouky j’étais aux anges. Nous avons tous les 2 aimé jouer, nous amuser, faire les 400 coups et dormir ensemble. C’est vrai que c’est devenu un peu plus compliqué lorsque nous étions adultes et surtout ne t’inquiète pas, ne culpabilise pas, tu as fait le bon choix, c’était la bonne décision à prendre. Même si Rouky est plus petit il a caractère fort et surtout il est dominant parce qu’il se sent chez lui, et oui votre lapine chérie vous est déjà revenue et ne peut pas m’attendre de l’autre côté du pont. Elle a bel et bien repris sa place depuis un moment.
Ne vous inquiétez pas, je compte moi aussi le plus vite possible la reprendre, mais pour cela un petit passage au jardin des animaux pour me ressourcer et me réparer est nécessaire. C’est la condition sine qua none pour pouvoir vous retrouver sur le plan terrestre. Là où je me trouve aujourd’hui entre 2 n’est plus ma place, je peux vous voir, vous entendre mais je ne peux plus me manifester physiquement à vous et Rouky qui lui me voit, est lui très perturbé. Il est triste parce que je lui puise, je vous pompe votre énergie, et il sait qu’ici ce n’est plus ma place, et tant que je reste là, je ne peux vous revenir. J’ai besoin d’aide pour faire le passage et vous avez-vous aussi besoin d’aide pour retrouver la paix et la sécurité dans votre cœur et esprit.
Tu sais ma petite maman, cette opération a peut-être accéléré une insuffisance cardiaque mais je n’avais que peu de chance de vivre longtemps. J’avais une malformation dès la naissance et cela ne pouvait pas se voir. Il y a eu une rupture d’anévrisme et on n’y est pour rien dans ce départ si brutal. Cela me serait arrivé dans peu de temps et moi je le savais, je le pressentais. Et c’est tant mieux de remonter maintenant et de vous revenir alors que Rouky est encore petit et ma petite sœur toute jeune aussi. Dis-lui que je l’aime d’un amour pur, profond et inconditionnel et que je suis si fier de la voir grandir. Elle est ma petite princesse et elle retrouvera bientôt son petit maxou.
Je sais que je vous manque à tous et que vous avez besoin de moi pour continuer votre chemin. Je suis relié à toi ma chère et tendre moitié, et oui nous étions nous aussi déjà ensemble, j’étais ton compagnon dans une autre vie à tous les deux. On finit toujours par se retrouver et tôt ou tard on arrive à trouver le compagnon animal qui vous guide et vous permet de vous reconnecter à la source afin de vous permettre de panser toutes les blessures du passé. Il y a encore du travail et je te reviendrai pour continuer ce rôle. Le tout c’est de maintenant m’accompagner pour rejoindre ce haut-lieu magique où on se restaure très vite, l’espace-temps n’étant pas le même qu’ici-bas.
Puis tous les deux nous avons emprunté ce chemin triste et sec qui au fil de nos pas devenait de plus en plus lumineux et lorsque je me suis arrêtée devant le pont des fleurs il m’a dit :
Merci, beaucoup de gratitude à toi, à ma maman de me laisser faire un petit aller/retour au paradis des animaux, et à bientôt pour continuer notre belle aventure ensemble. Dès qu’elle se mettra à ma recherche, je me mettrai sur son, chemin.
Puis il a traversé le pont pour se noyer dans la belle lumière de l’escalier de l’arc en ciel. Au revoir Max, ressource-toi et à bientôt !
Max lapin 3 anschristiane2022-10-25T09:04:24+01:00