Nina, comment tu vas, comment te sens-tu ?
Je vais bien, je ne manque de rien, on s’occupe très bien de moi.
As-tu des douleurs quelque part ?
Non ça va ?
Et les pattes ?
Ca va aussi.
Les gamelles te conviennent-elles ?
Oui, mais j’aimerais bien un peu plus de viande rouge crue.
As-tu besoin de quelque chose en particulier Nina ? Tes gardiens ont parfois l’impression que tu t’ennuies ?
J’ai été formatée pour les courses, pour la compétition et cela me manque.
As-tu été maltraitée Nina ? as-tu reçu des coups ?
Oui, comme tous, notre éducation passe par là.
C’est la raison pour laquelle tu pleures quand tu dors et qu’on te touche ? Tu as peur ?
Oui, ce sont des mauvais souvenirs, mon sommeil était souvent entrecoupé de coups de bâtons lorsqu’il avait fait la fête et qu’il avait trop bu, ou lorsque mes résultats n’étaient pas à la hauteur de ses attentes.
Et pourtant tu aimais ces compétitions ?
Oui, j’ai été éduquée pour, c’était ma mission.
Et maintenant, es-tu heureuse chez tes nouveaux gardiens ?
Oui beaucoup, mais je n’ai pas encore trouvé ma place.
Pourquoi ?
Il y a encore trop la présence de l’autre. Je suis là pour la remplacer, mais elle s’accroche et ne veut pas me laisser sa place.
Tu es en train de me dire qu’elle est toujours présente, qu’elle n’est pas partie ?
Oui et cela est très inconfortable pour moi. Elle me pompe toute mon énergie. Elle a besoin que tu l’aides à partir pour son bien et celui de tout le monde.
Comment vas-tu ?
Je ne peux pas dire que je me sente au mieux de ma forme, mes membres me font souffrir, c’est douloureux et ça m’empêche d’avancer. C’est très inconfortable, je me sens très ankylosée dans cette situation. J’ai des difficultés à bouger, à changer de direction et c’est douloureux. Cela me créé des peurs et des angoisses.
Ressens-tu d’autres souffrances dans ton corps ?
Non, ce sont surtout les pattes qui posent problème.
Ta gardienne va te soigner. Aimerais-tu plus d’exercices ?
Difficile de répondre oui en ce moment, il faut d’abord me soulager, et après, oui j’aimerais tellement qu’elle s’octroie de nouveau le droit et le plaisir de me monter. Nous sommes très reliées et en fusion totale lorsqu’elle me monte. Cela me manque beaucoup et le lui dire au moment où il m’est impossible de le supporter physiquement est terriblement frustrant et difficile pour moi. Dis-lui que je l’aime et que ma mission est de l’aider à avancer dans la vie sur son chemin. Elle y est, elle va changer de direction. Elle est dans le passage des mémoires, des peurs, dans le processus de libération, moment qui précède l’acceptation non consciente, et qui suit leur acceptation dans le réel. C’est un moment très important pour elle. S’en suivra des années de grande quiétude, et je suis très fière d’elle, de tout le travail qu’elle a accompli sur et pour elle, c’est une réelle libération.
Helga, je viens communiquer avec toi pour te rassurer. Tu as été opérée, soignée et te retrouves maintenant loin de ton galguero, mais c’est pour ton plus grand bien. Helga, tu ne pouvais plus rester avec lui, tu es devenue une charge pour lui et il t’aurait fait du mal. C’est pour ne pas te faire souffrir que l’association et notamment Domi est venue te chercher et t’emmener.
Oui je sais, je suis triste, il me manque même si j’ai souffert, je me sens abandonnée.
Je comprends Helga, mais tu ne dois pas être triste, Domi et les autres dames de l’association s’activent à te trouver une bonne maison et un bon gardien.
C’est quoi une bonne maison ?
Un endroit douillet, chaud et confortable, où l’on s’occupe gentiment de toi, où l’on te nourrit, te soigne et te câline.
C’est quoi ?
C’est te caresser, te promener, te dire que tu es belle et te donner de l’amour.
C’est quoi ?
C’est des choses très agréables que tu vas aimer, qui t’aideront à retrouver confiance en toi et en l’humain et qui te permettront de vivre encore quelques belles années ?
Quand ?
Bientôt, Helga, ne baisse pas les bras, sois confiante et n’aie pas peur. Domi viendra te voir, elle ne t’abandonnera pas et dès qu’un gardien te sera trouvé, tu partiras, tu ne resteras pas là où tu es.
Domi est gentille, j’ai peur, je ne veux pas être séparée d’elle aussi.
Elle continuera à prendre de tes nouvelles, elle ne t’abandonnera pas, et tu seras tellement heureuse que tu l’oublieras très vite.
Jamais, c’est la première personne qui me considère et me traite avec respect. Je l’aime.
Alaska es-tu heureux ?
Oui, j’aime ma gardienne et Adonis et je suis heureux qu’elle prenne autant soin de lui. Il souffre beaucoup physiquement et psychiquement et il ne pouvait pas trouver une meilleure gardienne qu’elle.
Parle-moi de toi ?
Je mène ma petite vie, rien d’extraordinaire, j’éprouve parfois un peu de frustration parce que j’aimerais courir et jouer avec Adonis, mais je sais qu’il ne peut pas. Et puis, maintenant, j’ai aussi mal un peu partout, surtout à la patte. Je me sens pataud, j’avance en âge et je développe les bobos des seniors.
Ta gardienne s’occupe beaucoup plus d’Adonis, tu en es jaloux ?
Bien sûr que non, il a besoin d’elle beaucoup plus que moi.
As-tu une douleur ailleurs qu’elle pourrait soigner ?
Mais elle me soigne déjà suffisamment. Parfois, je ressens des petits spasmes dans le ventre mais pas très gênants ou douloureux.
As-tu quelque-chose à demander ou à transmettre à ta gardienne ?
Oui, dis-lui qu’elle est belle, son âme irradie et sa beauté vient de l’intérieur. Même si par période, elle a beaucoup de stress et qu’elle vit des situations difficiles, elle ne doit surtout jamais douter d’elle. Qu’elle garde confiance en elle et sa force intérieure, qu’elle refuse toute soumission et qu’elle s’exprime. Qu’elle dise les choses même si elle pense être obligée d’accepter la situation, qu’elle s’affirme d’une manière socialement acceptable avec calme et justesse.
Elle me demande si j’ai quelque chose à lui dire ? Je lui réponds « et toi ? » T’es-tu posé la question ? Oses-tu dire ce que tu penses, ce que tu ressens ? Tu as bien conscience que pour ne pas souffrir, pour vivre en harmonie et ne pas se polluer la vie qui crée des problèmes de santé (hypothyroïdie), il faut communiquer. Et commencer avec soi-même, s’autoriser à s’écouter, se reconnecter à son enfant intérieur pour galvaniser le négatif en positif. Dis-lui que je l’aime et que je souhaite que son chemin de vie soit beau et lumineux. C’est elle qui y ramène la lumière, qu’elle accepte juste de la diffuser.
Communication du 24/01/2015
Ta gardienne te parle mais ne comprend pas toujours tes réponses.
Alors il est important qu’elle apprenne.
Tu es donc d’accord pour la laisser partir 4 jours ?
4 jours c’est long. Qui va s’occuper de nous ?
Ses parents
Ah oui, mais ce n’est pas pareil, je suis habitué à la voir tous les jours, et puis elle doit faire les pansements à Adonis. Qui va s’en occuper ?
Ses parents également. Tu lui donnes ton accord ou pas ?
Oui si c’est important, mais ce sera long. Je m’occuperai d’Adonis, promis.
Il semble que tu as un comportement bizarre vis-à-vis de lui depuis quelques jours, que tu le monte ?
Oh ce ne sont que des pulsions, je suis heureux et il l’est aussi. Je me sens redevenir un jeune chien bien que mes articulations me rappellent aussitôt mon âge.
Ta gardienne aimerait savoir comment tu te sens dans ton corps ?
Parfois bien et parfois pas bien.
Pourquoi ?
Parce-que ça me gratte, ça me démange et que ça me rend très nerveuse. Dans ce cas, je ne me sens pas bien dans mon corps parce-que je n’y reste pas. J’ai besoin d’en sortir pour le supporter.
Est-ce que ta gardienne peut t’aider pour te soulager de façon durable ?
Oui, j’aimerais bien, car cela me rend très fébrile et anxieuse.
Sais-tu Midnight Sun, ce qui a déclenché tes allergies ?
Je me suis sentie agressée d’une manière très injuste, et cela a provoqué un choc émotionnel.
Peux-tu m’expliquer qui t’as agressée ?
Ce n’est pas une personne, c’est la situation. Elle a changé mon nom et cela m’a déjà très perturbée, et je dois aussi la partager. Cela me perturbe aussi, moi je ne sais plus qui je suis.
La partager avec d’autres cavaliers ?
La partager en ce sens où ces moments passés ensemble, ne sont pas toujours des moments privilégiés, car je la sens ailleurs, pas présente avec moi.
La vie que tu as ne te convient pas ? Tu voudrais pouvoir changer des choses ? Quoi ?
J’aimerais la savoir reliée à moi, rien qu’à moi. Lorsqu’elle est avec moi, nous ne devons faire qu’un. Elle enseigne des choses, des méthodes très justes, mais elle oublie souvent de l’appliquer à elle, à nous. J’en ressens une grande frustration et je me renferme.
C’est ce que ta gardienne me dit. Elle t’aime beaucoup, mais souvent ton regard est sans vie. Pourquoi ?
Parce-que je ne ressens pas cette connexion à elle, et cela me manque.
Elle me dit que tu es une jument formidable, qui apprend très facilement de nouvelles choses. Tu es pourtant en fuite sur le cercle. As-tu mal quelque part ? Ressens- tu une carence dans ton organisme ?
Non, j’aimerais juste que parfois elle oublie son travail, qu’elle s’octroie des petits moments de plaisir ensemble, des moments d’amour inconditionnel. Parfois je me demande si je ne suis pas juste un outil de travail. Parfois je me dis qu’elle est devenue une vraie professionnelle, mais qu’elle ferme son cœur, qu’elle oublie de rester elle-même. Pour aimer les autres (chevaux, animaux, humains) il faut s’aimer soi-même. Les méthodes et la psychologie sont des outils de travail qui seront d’autant plus efficaces s’ils sont transmis avec amour et compassion. Pour pouvoir le transmettre aux autres, elle a besoin de faire un petit travail sur elle-même et d’être en harmonie avec elle-même.
Ta gardienne me dit que tu es très craintif et elle souhaite te faire savoir qu’elle t’aime et que tu n’as rien à craindre avec elle