La rencontre avec Holly s’est faite devant le pont des fleurs. Elle était assise, la tête tournée vers moi et ses yeux tristes me regardaient m’approcher d’elle. Arrivée à une distance respectable pour ne pas rentrer dans sa zone de confort, je me suis arrêtée, et l’ai appelée doucement par son nom. Dès le premier appel elle a poussé quelques petits miaous, et ses yeux si tristes pétillaient à nouveau. Je pouvais y lire une lueur d’espoir et elle me confirma en me disant :
Je suis contente de te voir. Enfin elle t’a sollicitée pour me parler et cela me rassure, car je ne me sens toujours pas le droit de franchir ce merveilleux pont qui se trouve devant moi et que j’avoue il me tarde de traverser.
Je me suis présentée et lui ai précisé que c’était effectivement sa gardienne qui m’envoyait à elle pour lui donner des messages et lui poser des questions, et avant même que je ne lui lise le contenu, elle a encore poussé plusieurs petits miaous de soulagement et m’a dit :
Merci, merci d’être là pour moi, pour elle, pour nous.
Et sans attendre je lui ai lu les missives de sa gardienne.
Je voudrais savoir si elle a souffert lorsqu’elle est partie si brusquement ? Viens t elle me rendre visite? Comment elle se sent aujourd’hui ? Je lui parle tous les jours, bien sûr, je l’aime et je ne l oublierai jamais!!
Je savais qu’elle aurait besoin d’échanger avec moi, et ce moment si précieux je l’attends depuis que j’ai fait le grand saut. Dis-lui merci pour son message d’amour et dis-lui que moi je l’aime très fort. Mon amour pour elle est pur, profond et inconditionnel. Jamais personne, pas même sa maman ne l’a aimée comme je peux l’aimer. Elle représente la prunelle de mes yeux et je me suis toujours considérée comme une partie d’elle. Tantôt son bébé, sa petite fille, sa compagne, et tantôt j’étais moi sa maman et je veillais sur elle, je la protégeais des ondes extérieures et je me chargeais de la nettoyer ainsi que le lieu.
De type plutôt timbre-poste, ma vraie mission consistait à lui apprendre le détachement affectif, je me suis assez bien débrouillée avec ce travail et j’avais terminé mon rôle. Je pouvais comme tout départ qui s’approche, vaquer doucement aux préparatifs avant de souffler la flamme de ma bougie, mais cet accident (arrêt du cœur) m’a fait faire le grand saut brutalement. Je n’étais pas prête et tu ne l’étais surtout pas toi. Cela m’a retenue dans ce bas-astral et m’a empêchée de rejoindre l’escalier de l’arc en ciel qui se trouve juste de l’autre côté du pont.
Devant ton désarroi, sous état de choc, tu as mis du temps à réaliser la violence et la brutalité de cet envol, et je suis restée encore plusieurs jours dans ton entourage, dans ton environnement à te suivre comme ton ombre. Je me suis accrochée à toi, je t’ai puisé ton énergie, et depuis que tu as eu la volonté de me parler et que tu l’as acté dans ces missives, je me suis sentie le droit d’emprunter ce chemin gris, si triste qui ma menée devant cette magnifique passerelle qui baigne dans la lumière et est couverte de fleurs de toutes les couleurs. Je me sens à présent complètement rassurée parce que je sais que ce passage te sera bénéfique aussi. Ici tu le sais bien, ce n’est plus ma place et pour pouvoir me reposer et me ressourcer je dois rejoindre ce haut-lieu magique.
Toi ma chère et tendre moitié, même si je te manque cruellement, tu pourras enfin faire le deuil et te sentir en paix avec toi-même. Comment je me sens ? Plus aucune douleur, plus aucun bobo, je me sens de nouveau très légère mais pour pouvoir me réparer, je dois monter au jardin des animaux et pour moi, pour toi, tout sera de nouveau possible. Ne t’inquiète pas, ne te torture pas l’esprit, je me suis réfugiée dans mon corps astral et je n’ai pas souffert. Juste l’espace de quelques secondes, une forte oppression dans ma poitrine et c’était fini. Je me suis vue allongée et mon âme en lévitation au-dessus de mon corps savait que c’était fini et que je ne pourrais plus réintégrer mon corps physique.
Je sais que je te manque et tu me manques aussi. Même si je peux encore te voir et t’entendre, ne plus pouvoir me manifester physiquement à toi pour me faire câliner me manque beaucoup. Je sais que tu ne m’oublieras jamais, mais pour moi et pour toi ce serait bien mieux que tu songes et ai la volonté de me retrouver. Tu sais, seul mon corps physique, mon enveloppe corporelle n’est plus. Mon âme qui est éternelle et qui perdure aspire évidemment à te revenir. Pour cela un petit passage au paradis des animaux est la condition sine qua none et me permettra, après m’être reposée et ressourcée, de préparer mon retour.
Dès que je serai montée je pourrai te faire des petits signes et des petits coucous, mais cela ne peut te suffire. Tu as besoin de ma présence avec toi, à tes côtés et sur le plan terrestre bien entendu. Je souhaite te revenir pour continuer à t’accompagner sur ton chemin et ta voie spirituelle. Mon âme aspire à te retrouver très vite pour continuer notre belle histoire d’amour ensemble. Tu sais nous étions déjà ensemble dans une autre vie et c’était moi, ta maman. Dans cette incarnation physique tu l’étais toi, et dans la prochaine nous nous retrouverons comme des âmes sœurs et je serai si fière de l’être.
J’ai eu beaucoup de chance, tu es devenue une belle personne, une belle âme, remplie d’amour et de compassion pour tous les êtres de la terre, tu as toi aussi besoin d’une présence qui t’apporte de la tendresse et de l’amour. Toutes ces années avec toi ont été merveilleuses, des années de pur et grand bonheur et il ne tient qu’à toi de continuer notre belle aventure ensemble. Je t’aime si fort et j’aspire à te retrouver très vite. Je sais que tu ne me fermes pas la porte de ton cœur, alors mets-toi, dès que tu seras prête, à ma recherche et ouvre à nouveau très grand la porte de ta maison. Ton rayon de soleil te manque, la joie et la gaité se sont envolées avec moi et de là-haut en attendant je t’enverrai de bonnes énergies et de la belle lumière.
Je te suis très reconnaissante d’avoir permis ce jour cet échange, beaucoup de gratitude à toutes les deux, je suis pressée maintenant de faire le passage, je n’ai pas peur, on m’attend de l’autre côté. Ta famille, tes ancêtres sont là.
Puis elle m’a fait une petite révérence et s’est empressée de traverser le pont pour se noyer dans la belle lumière de l’escalier de l’arc en ciel.
La connexion avec Luna s’est faite dans cette belle et magnifique clairière qui se trouve après l’escalier du pont des fleurs et juste avant l’entrée du paradis des animaux. Elle était couchée sur son ventre, les pattes avant allongées devant elle et tournait la tête à droite, à gauche, dans tous les sens pour ne rien rater des farandoles de danses que formaient les papillons blancs, orange et dorés qui se posaient d’un arbre à papillons blanc et violet à un autre. Il y avait des oiseaux de toute beauté et les couleurs, les herbes, les fleurs, tout était extrêmement flashy. Beaucoup de lumière et une paix absolue régnaient dans cet endroit sublime.
Luna, les yeux émerveillés ne se lassait pas d’admirer ce spectacle et je me suis assise quelques instants dans ces hautes herbes d’un vert très fluo pour profiter de ce beau paysage et me laisser imprégner par cette béatitude. M’étant, après quelques secondes, habituée à la vive lumière, j’ai appelé Luna par son nom, et dès le premier appel ses yeux grands ouverts me fixaient avec beaucoup de curiosité. Je me suis approchée doucement et arrivée à une distance respectable pour ne pas rentrer dans sa zone de confort, me suis présentée et lui ai expliqué les raisons de ma présence. Elle s’est levée très vite, s’est mise à pousser quelques miaous, et elle est venu à mes côtés pour me dire, tout en tournant autour de mes jambes quémandant quelques caresses :
Je t’attendais, je ne suis pas surprise de te voir ici, je savais que ma maman aurait besoin de me parler et je suis très contente que tu sois là.
Je lui ai en effet confirmé que j’avais des messages et des questions de la part de sa gardienne et lui ai lu les missives sans tarder :
Ma Luna, ma petite lulu, mon amour tout doux…
J’ai toujours su au fond de moi que nos routes devaient se rejoindre, c’était écrit, une évidence.
Je sentais ta présence avant même que tu sois là. Tu as su m’accorder tout d’abord ta confiance, je suis persuadée que tu avais senti dès le moment où tu es arrivée à la maison que ce lieu deviendrait ton foyer. Les circonstances du début font que je n’avais pas programmé de te garder. Je m’étais donné pour mission de t’accueillir temporairement, le temps qu’une famille se présente et t’adopte. Mais le temps s’est écoulé, et il est clair que j’étais désigné comme ta famille, ta maman.
Mon attachement puis mon amour n’ont fait que grandir pour toi du moment où tu étais là, avec moi, jusqu’à que j’ai eu l’impression que mon cœur pouvait exploser tellement je ressentais cet amour pour toi.
Tu me l’as rendu au centuple.
Tous ces moments précieux partagés avec toi mon babynou, mon petit cucul tout doux. Huit années de bonheur et d’harmonie. Nous avons partagé des moments moins faciles toutes les deux. Chacune étant là l’une pour l’autre. Les problèmes de santé se sont cumulés avec les années et les derniers mois étaient douloureux car ta qualité de vie avait baissé. Tu t’es tellement bien battue.
C’est pour ça que j’ai décidé de te libérer ce jour là. En seulement 3 jours, ton état s’est tellement vite dégradé. Il m’a semblait le jour où j’ai décidé que je ne voulais plus te voir souffrir qu’une partie de toi n’étais déjà plus là… Je ne percevais plus aucuns ronronnements, alors que tu as toujours été un vrai moteur à ronrons même quand tu allais moins bien. Tu ne dormais plus, c’était affreux de ne même pas pouvoir te voir un peu récupérer. Toi, ma guerrière au cœur de dragon. Je t’aime tellement si tu savais, ton absence physique est terrible à surmonter. Mon amour pour toi est infini ma lulu. Je veux pouvoir continuer à veiller sur toi où que tu sois.
Est-ce que les médicaments contre la douleur qui t’ont été donné ont permis de te soulager ?
Est-ce que j’ai été assez présente pour toi les derniers jours avant ton départ ? J’ai l’impression d’avoir tout essayé par mon contact et ma force d’esprit, ai-je pu vraiment t’aider ? Le simple fait de te manipuler les dernières heures avant la fin me donnait l’impression que je pouvais presque te faire mal physiquement.
Etais-tu prête à partir ? As-tu compris les raisons de cet ultime acte d’amour ? Je voulais juste que tu ne souffres plus et que tu t’endormes une dernière fois dans mes bras, à la maison, dans la sérénité comme je me l’étais toujours promis.
Quelle était ta mission auprès de moi ? L’as-tu accompli ? Qui t’as accueilli ?
Je suis prête à te retrouver quand ça sera le bon moment, comme prête à accepter que tu ne doives pas revenir…
Je t’aime à l’infini mon petit chat tout doux…
Pendant que je lisais le contenu, je pouvais l’observer du coin de l’œil et je voyais tantôt un petit sourire, tantôt une petite larme, et elle baissa la tête l’air confus, puis ses yeux, ses beaux yeux jaunes, dorés, me fixaient intensément, profondément et elle m’a dit :
Je suis très émue, très touchée par ses messages d’amour empreints de tant de passion, mais aussi de peine et de nostalgie. Si je suis restée ici dans cette magique clairière, où je me suis déjà bien reposée et ressourcée, c’est parce que je voulais profiter de cet instant pour échanger avec elle grâce à toi et en toute intimité.
Dis-lui que mon passage vers la lumière s’est fait dans les règles de l’art, je n’avais pas peur, elle était là, elle ma serrée tendrement dans ses bras, et mon âme a aussitôt quitté mon pauvre petit corps malade. Elle s’est envolée et j’ai traversé le pont des fleurs presque en volant. Tout était d’une beauté extraordinaire et je ne peux que la remercier, merci, merci, beaucoup de gratitude, elle m’a permis de tirer ma révérence entourée d’amour et de lumière à la maison, chez moi, chez nous et en toute dignité. Quel merveilleux cadeau elle m’a fait et j’ai été bien accueillie de l’autre côté.
On m’attendait, ils étaient nombreux, des animaux, des êtres de la nature et ses ancêtres. Ils étaient tous là, ce bel homme aussi et sa grand maman. Ils m’ont tous tendu leurs bras, leurs pattes et j’ai pu gravir les marches de l’escalier de l’arc en ciel grâce à eux tous.
J’étais sur mon chemin et je préparais mon départ depuis la fin de l’été dernier. J’ai, malgré tous mes problèmes de santé, pu faire la transition à mon rythme et j’étais prête. Qu’elle ne doute pas, elle m’a toujours aimée, choyée, respectée comme son bébé, sa petite fille et elle a fait tout ce qu’elle pouvait pour me soigner et me venir en aide. Elle m’a bien accompagnée, elle a été présente, et je suis partie librement, sa grande peine et sa grande souffrance n’ont pas pu me retenir. Son amour, ses pensées d’amour qui me guidaient vers le lumière ont été plus forts que la grande tristesse, l’immense désarroi qu’elle a ressenti. Je lui en suis si reconnaissante.
Les médicaments m’ont soulagée un peu et j’étais pour la plupart du temps dans mon corps astral les derniers jours. Impossible de revenir dans mon corps physique, cela me permettait de supporter et gérer mon état. Dis-lui que je l’aime aussi très fort. Je l’aime d’un amour pur, profond et inconditionnel. Elle était ma maman et j’étais son enfant. Nous étions déjà ensemble et notre rencontre n’était pas un hasard, elle l’a vite compris lorsqu’elle m’a vue, et au fil des jours s’est rendue compte que nous avions une grande histoire d’amour à reprendre.
Très complices, très fusionnelles, nous avons tout partagé, et j’étais surtout là pour lui apprendre le détachement affectif. J’étais là pour l’aider à se reconnecter à sa source, à son petit enfant intérieur et à se nourrir de tendresse à travers moi. Mes ronrons lui ont permis de panser toutes les blessures du passé et cette mission je l’ai terminée, mais mon âme qui est éternelle, qui perdure, aspire à lui revenir pour continuer de l’accompagner sur son chemin. Elle a besoin de moi et de ma présence sur le plan terrestre pour lui donner de l’amour et apporter de la joie dans son cœur.
Dis-lui que je me suis déjà bien reposée et ressourcée et que tout à l’heure lorsque j’irai rejoindre mes congénères et les autres animaux, je pourrai commencer à préparer mon retour. Son cœur, son foyer tout est bien vide depuis que j’ai fait le grand saut, et seule moi peut le combler ce vide. J’endosserai le costume qui lui plaira et me mettrai de nouveau sur sa route dès qu’elle aura fait son deuil et se mettra à ma recherche. La mort est un nouveau soleil, elle ne peut pas nous séparer et après la mort il y a la renaissance.
Mon pauvre petit corps était bien usé, le cœur, les reins, tout l’appareil digestif étaient usés, au bout du rouleau, et les crises, les régergutations se rapprochaient de plus en plus. Maintenant je me sens de nouveau toute légère, plus aucune douleur et je peux de nouveau jouer, courir et m’amuser. Ces majestueux oiseaux pourraient être des proies, pourraient me donner des envies de les attraper, mais ici ne règnent que paix et harmonie. Ici nous sommes tous un et c’est si ressourçant. Mais même si c’est paradisiaque, le nirvana pour moi st d’être à tes côtés et sur terre. Alors ne tarde pas, tu sauras lorsque ce sera le moment, et nous nous retrouverons pour continuer notre belle aventure ensemble.
Je me suis beaucoup battue pour rester le plus longtemps possible avec toi et je suis pressée maintenant de te retrouver. Je t’aime ma douce, ma chère, ma moitié. Ton babynou est déjà prête à redescendre, dépêche-toi nous avons besoin d’une de l’autre.
La connexion avec Baloo s’est faite dans ce haut-lieu magique qui est le paradis des animaux. Lorsque je suis arrivée, Baloo était entouré de nombreux autres congénères et ils s’amusaient tous à admirer les lumineuses farandoles de danses que formaient les papillons et les anges blancs, orange et dorés autour des arbres à papillons blancs et violets. Je me suis arrêtée quelq