J’arrive sur le chemin, et je rencontre Vindsvhal qui est couché sur ses flancs et semble m’attendre. Je le salue et lui explique que j’ai des messages à lui transmettre de la part de sa gardienne.
Oui je sais, je lui manque et elle n’arrive pas à faire son deuil, mon départ a été si rapide pour elle.
Oui Vindsvhal, elle aimerait que tu saches quel chat merveilleux tu as été, à quel point tu lui manques et combien ça lui a fait mal de te voir dans cet état pendant les dernières semaines de ta vie. Elle aimerait aussi que tu saches qu’elle a fait tout ce qu’elle pouvait pour toi et combien elle regrette de ne pas avoir réussi à te garder auprès d’elle plus longtemps.
Je suis bien conscient des souffrances que mon état lui a causées et j’en suis désolé. J’ai de la peine de la voir triste et se torturer l’esprit de ne pas avoir pu me garder plus longtemps. Elle est encore très affectée et cela m’empêche de partir. Elle ne doit pas culpabiliser, elle a fait ce qu’elle pouvait et devait faire. C’était le moment pour moi et lorsqu’on est rappelé, même si l’on sait que notre départ vous crée des souffrances avec des tas de questions et de regrets, nous nous préparons à prendre le chemin et la transition peut se faire dans la douleur et dans des conditions qui vous font comprendre qu’il n’y a pas d’autre issue. Sinon comment aurait-elle pu me laisser partir, si j’avais été en bonne santé. Jamais elle n’aurait pu comprendre cette vérité, et la culpabilité serait très forte. Je l’ai aimé plus que tout, c’est une personne formidable, et nous avons connu quelques années de bonheur ensemble.
J’étais là pour l’aider à grandir et j’étais plus qu’un guide pour elle. J’avais cette belle mission de l’aider à prendre confiance en elle, de la protéger et s’ouvrir à la vie sans trop de déceptions. J’étais en quelque sorte son doudou, son ange. Et les anges ne vous quittent jamais. Même si vous ne pouvez pas toujours les voir ou les sentir, ils sont toujours auprès de vous. Et moi je suis là sur mon chemin, et il me tarde de retrouver le jardin des animaux d’où je pourrai encore plus l’entourer, la protéger et lui envoyer de la lumière et des bonnes énergies pour l’aider à se construire, à construire sa vie. Elle ne doit pas me pleurer, qu’elle ne doute pas, elle va retrouver le sourire. J’aime lorsqu’elle est gaie et joyeuse, j’aime lorsqu’elle chante et danse, et j’aime lorsqu’elle est heureuse. Mon départ ne doit pas la faire souffrir. Je suis juste de l’autre côté du voile et même si elle ne peut me voir, moi je la vois et je continue de la guider le temps qu’il faudra. Elle l’avait bien compris, je ne suis pas un chat comme les autres, et je me chargerai de lui en envoyer un autre que j’aurais initié pour une nouvelle et belle mission auprès d’elle. Il s’agit maintenant d’avancer sans hésiter et de faire les bons choix. Ca ne devrait pas être trop difficile, qu’elle garde confiance.
Dis-lui que je vais partir maintenant et traverser le pont des fleurs. Je serai attentif à elle et où que je sois, je serai toujours là pour elle. Lorsqu’elle verra un arc en ciel, elle pourra me voir et si son magnifique sourire revient sur son visage, celui-ci sera encore plus lumineux.
Pompon, es-tu heureux maintenant ? Pas complètement, elle a encore trop de regrets et ça m’empêche de partir. Je me sens soulagé, plus aucune souffrance, mais pas encore libre. J’ai l’impression qu’on me retient encore, que la douleur de mon départ est encore trop présente, je ressens beaucoup de culpabilité. De la culpabilité de ne pas avoir vu que j’étais très malade et cela m’empêche de rejoindre le paradis des chats. Il me tarde pourtant d’arriver dans cette dimension où tout est lumière et où je peux enfin me reposer et me ressourcer.
Peux-tu lui envoyer un signe de ta présence ? Es-tu avec ses grands-parents dans la maison ?
Je suis encore très présent. Même si elle ne peut plus me voir et me toucher, je suis encore avec elle parce que j’avais une mission auprès d’elle que je n’ai pas pu mener à son terme.
Une mission ? Laquelle ?
Celle de l’aider à se détacher affectivement, de l’aider à ne plus souffrir du manque d’affection de son enfance et de l’aider à avancer sur son chemin en toute confiance en regardant droit devant, en regardant l’avenir et pas le passé avec des regrets de ce qui n’a pas été et ne pourra plus être. On a les parents qu’on a et on ne peut changer leur manière d’être et de fonctionner. Mais la grand-mère que j’ai adorée a compensé tout l’amour qu’elle n’a pas eu. Ma gardienne est adorable et elle mérite d’aimer et qu’on l’aime sans souffrir. Elle a le droit au bonheur mais ne doit pas lui courir après. Elle doit faire le deuil de ce qui n’a pas été et se donner les moyens de laisser venir les choses à elle. Mais pour recevoir il faut savoir lâcher prise et reconnaître, prendre conscience qu’on le mérite pour ce que l’on est…
J’ai besoin de me reposer et de reprendre des forces et dès que je serai au jardin des animaux, je lui enverrai des guides qui vont l’entourer et l’accompagner jusqu’à mon retour. Je reviendrai vers elle pour terminer ma mission. Je t’aime et il me tarde de la retrouver très vite pour vivre ce bonheur avec elle.
Je la rencontre sur le chemin, elle n’est pas étonnée de me voir. Je la salue, lui explique qui je suis.
Je savais que tu allais venir me voir, je savais que j’allais enfin après toutes ces années, pouvoir te transmettre un message pour ma gardienne, afin qu’elle trouve enfin la paix, qu’elle fasse enfin son deuil et que je puisse partir en toute sérénité au paradis des chiens. Depuis quelques mois et surtout depuis une semaine, elle a pris conscience que nous les animaux, nous avons une conscience et que nous sommes là pour vous. Je suis partie parce que c’était le moment pour moi de partir, j’avais bien vécu et j’étais très heureuse dans cette famille. Mais nous les animaux ne vivons pas aussi longtemps que vous les humains, ce qui nous permet de revenir souvent chez vous, complètement ressourcés et avec une nouvelle mission. Mais pour pouvoir revenir, il faut nous laisser partir.
Tu as raison Poona, et voici le message de ta gardienne : « Je te remercie pour ces 14 belles années passées ensemble et de m’avoir choisie. Tes reins étaient bloqués, je ne savais pas si tu avais mal et je n’en pouvais plus de te voir diminuer, et ce dimanche nous t’avons emmené pour l’euthanasie. Pardonnes moi, c’est encore très difficile pour moi. Je n’en suis pas fière. J’étais tellement heureuse de t’avoir à mes côtés tous les jours, merci de m’avoir soutenue dans les moments difficiles avec tes yeux d’amour. Avant Sumi, je ne savais pas qu’il fallait envoyer les animaux à la lumière, maintenant pars à la source, tu le mérites. Reposes toi, reviens si tu le veux, visite-moi si tu veux. Si tu m’as envoyé Sumi, merci à toi. Je t’aime, je ne t’oublierai jamais et tu resteras toujours dans mon cœur. Salut Poonele, machs gut ! Soutiens Jessie qui en a besoin. »
Je suis très heureuse qu’elle a enfin pu exprimer ses regrets, cette culpabilité de m’avoir aidée à partir. Mais c’était juste, j’étais sur mon chemin et cela m’a abrégé les souffrances physiques. Je suis aussi très heureuse qu’elle ait compris que nous les animaux partent également vers la lumière et qu’il y a un endroit qui nous permet, comme à vous les humains de nous reposer et de nous ressourcer. Il me tarde maintenant de le rejoindre et de pouvoir continuer à veiller et lui envoyer de l’amour de là-haut. Elle va enfin pouvoir faire son deuil, et je me chargerai de lui envoyer des énergies positives pour l’aider à avancer sur son chemin. Elle est en pleine transformation, il s’est passé beaucoup de choses pour elle ces derniers temps, et elle a eu un déclic, elle a compris qu’un changement s’annonçait dans sa vie. Un changement, une transformation qui lui permettraient de se reconnecter à sa source. Qu’elle ne soit pas triste, elle trouvera les moyens pour renouer le dialogue avec son fils. Jessie est là pour l’aider dans cette mission. Sumi l’était déjà, et c’est elle qui a annoncé le changement, maintenant elle peut le comprendre. Moi aussi je l’aime et je souhaite qu’elle retrouve le sourire et la joie de vivre. Dis-lui, que maintenant, avec tout ce qu’elle a appris sur notre vie intérieure, je sais que je peux partir en paix , et j’ai hâte de traverser le pont des fleurs.
Elle est partie, son image s’est volatilisée, entouré de jolis papillons blancs.
Sois heureuse dans ta nouvelle vie Poona !
Sumi, j’ai un message à te transmettre de ta gardienne Cathie
« Je te remercie de m’avoir choisie pour les 6 mois passés avec moi. Tu m’as à nouveau appris à rire, à aimer la vie alors que j’étais dépressive après la perte de Poona. Merci pour ces moments inoubliables. Tu resteras toujours dans mon cœur, mais maintenant tu dois partir vers la lumière. Retourne à la source, reposes toi, reviens si tu veux, mais préviens-moi. Merci pour Jessie. Tu me manques et je ne t’oublierais jamais. Reviens me visiter. Adieu Sumele, machs gut. »
Merci à elle, ces 6 mois ont été que du bonheur et même si ce fut court, j’ai réussi pendant cette période, à lui rendre la joie de vivre. Je ne pouvais pas rester plus longtemps, il lui fallait une chienne beaucoup plus jeune, une chienne pleine de vigueur et qui peut rester et l’accompagner pendant quelques années. Elle a maintenant besoin de l’énergie d’un compagnon qui l’aide à se reconnecter à sa source, Jessie est là pour cette mission. Maintenant que Poona est partie, je peux moi-aussi partir la retrouver au jardin des animaux, et ensemble nous leur enverront la lumière et des énergies reconstructives. Elle en a besoin pour sa santé et son bien-être. Ce sera aussi plus facile pour Jessie, elle se sentira maintenant libérée d’un poids, d’une charge qu’elle portait et qui ne lui appartenait pas. Dis-lui merci pour tout l’amour qu’elle porte dans son cœur pour les animaux, et que je serai très heureuse de revenir chez elle lorsque ce sera le moment.
Elle s’est levée doucement, complètement ankylosée, et au bout de quelques secondes, s’est noyée dans la lumière.
Tavia est couchée sur le canapé, elle est en attente. Je lui demande si elle accepte de me parler. Elle lève les yeux, mais sa tête reste couchée sur un coussin. Tania tu n’es pas partie, pourquoi ?
Je me suis sentie si bien ici, j’étais si heureuse et j’avais tellement envie de rester longtemps avec eux. Malgré mes douleurs, je n’étais pas prête à partir car ils ne l’étaient pas. J’aimerais tellement à travers Nina pouvoir encore rester.
Oui je comprends Tavia, mais tu sais que ce n’est pas ta place. Nina a le droit de vivre sa vie de chienne, et elle mérite d’être heureuse, c’est important que tu partes et lui laisses prendre sa place.
Oui je sais, mais ils ont été tellement malheureux, et moi j’étais tellement heureuse chez eux que je ne pouvais pas partir.
Je comprends, mais Tavia tu dois les laisser maintenant, et partir vers la lumière. Tu as besoin de te ressourcer et lorsque tu seras prête, tu pourras revenir les voir, je suis certaine qu’ils accepteront de t’accueillir à nouveau.
Oui j’aimerais bien, dis leur que je les aime et que je suis désolée de leur avoir créé autant de souffrances.
Ne t’inquiètes pas Tavia, ils t’ont accompagnée avec amour et ton message leur sera donné, tu peux partir en toute sérénité maintenant afin que Nina puisse à son tour être heureuse et s’épanouir.
Elle s’est levée tout doucement, m’a regardée, un regard rempli de nostalgie, puis elle est partie sans se retourner. Elle s’est avancée sur le chemin qui est devenu très lumineux avec des petites lucioles qui brillaient de partout, je l’ai vue essayant de les attraper au passage. Une porte dorée s’est ouverte sur une éblouissante lumière blanche et elle a disparu.