Lorsque je suis arrivée sur le chemin, Vénus m’y attendait assise, le regard triste, sombre, et semblait figée à cet endroit depuis longtemps. Je me suis approchée doucement, et lorsqu’elle m’a vue ou senti ma présence, elle a tourné la tête vers moi, je pouvais observer un grand changement dans ses yeux, et avant même que je ne me présente et lui explique les raisons de ma présence, elle s’est levée, est venue à côté de moi pour me dire :

Quel soulagement de te voir, ça fait déjà si longtemps que je reste là scotchée, comme collée à cet endroit, ou alors à les suivre dans leur environnement, à m’accrocher à eux, à elle surtout, ma maman, et à leur puiser toute leur énergie. Ses regrets, sa grande souffrance et sa culpabilité me retiennent ici ; Elle a du mal à me laisser partir et moi je ne me sens pas le droit d’emprunter ce chemin gris, qui pourtant je le sais, me mènera à la lumière. Je reste là à attendre qu’on vienne me libérer.

Je me suis présentée et l’ai rassurée, j’étais aussi là pour l’accompagner pour faire le passage, mais que j’avais d’abord des messages et des questions de la part de sa gardienne :

« J’aimerais te dire que tu me manques énormément, tu étais mon adorable
petite « doudouce », tu étais la gentillesse et la douceur incarnée pour
moi et je t’aime de ton mon cœur. Merci pour tout ce que tu nous as
apporté et tout l’amour que tu nous a donné.
– As-tu souffert avant et lors de ton départ ?
– Est-ce que tu as été heureuse avec nous ?
– est-ce que tu es bien où tu es ?
– Est-ce qu’on se retrouvera dans cette vie ? Dans l’affirmatif comment
te reconnaîtrais-je ?
– Ne m’en veux-tu pas de ne pas avoir été là quand tu es partie ?
– As-tu été accueillie lors de ton départ/ vu d’anciens compagnons ?
– As-tu quelque chose à nous dire 

Pendant que je lui lisais le contenu, je pouvais voir Vénus pleurer, les larmes coulaient à flot sur son museau, sur ses pattes, et sans aucune gêne ni retenue elle m’a dit :

Je pleure pour elle, je pleure pour la grande peine, la terrible détresse dans laquelle mon départ la plonge, et je suis si triste pour elle. Tu vois que j’ai besoin d’aide, je n’ai pas le courage de la laisser dans sa tristesse et elle a besoin d’aide aussi pour pouvoir accepter mon départ et commencer son travail de deuil. Tant que je reste là dans le bas-astral, je ne peux me reposer ni me ressourcer et eux, surtout elle ma chère et tendre maman à qui j’étais reliée, ne peut retrouver la paix dans son cœur et son esprit. Je leur pompe leur force et Frimousse qui elle me voit et sait qu’ici ce n’est plus ma place, est très perturbée. Son comportement a changé, elle essaye de la nettoyer énergétiquement mais elle est elle aussi plombée.

Dis-lui tout d’abord merci pour son message d’amour et dis-lui que moi aussi je l’aime très fort. Je l’aime d’un amour pur, profond et inconditionnel et j’ai tellement de  peine pour elle. Elle ne doit pas culpabiliser de ne pas avoir été là lorsque j’ai fait le grand saut. Je sais combien cela aurait été difficile pour elle, et c’était aussi mon choix de ne pas lui faire vivre cette épreuve. Dis-lui de ne pas s’en vouloir, je ne me suis à aucun moment sentie seule et abandonnée, même depuis que je suis sur ce chemin ou à errer dans son entourage, je savais qu’ils allaient trouver la solution pour me permettre de rejoindre le jardin des animaux.

C’était plus pour elle que j’avais peur, car je sais que tant que je ne suis pas montée elle ne retrouvera pas la paix. Qu’elle ne se torture pas l’esprit et ne se pose pas trop de questions. Mon cœur, mes reins, toute ma charpente étaient en souffrance, mon système digestif à la traîne aussi et les bobos dus à l’âge étaient bien présents depuis longtemps. J’arrivais à gérer mon état et j’étais souvent par le passé et pour la plupart du temps ces dernières semaines, plongée dans mon corps astral pour mieux le supporter, et je ne peux pas dire que j’ai souffert.

Je préparais mon départ et ma transition depuis plusieurs saisons et je n’avais pas peur, j’étais prête. Pendant que je vaquais aux préparatifs que tout départ réclame parce que c’est la loi, elle était là à mes côtés et j’ai eu la chance d’être bien accompagnée, qu’elle ne doute pas et ne pense pas le contraire. J’ai soufflé la flamme de ma bougie en toute dignité, et lorsque j’aurai rejoint ce haut-lieu magique, je pourrai me reposer et me ressourcer et préparer mon retour. Parce que même si là-haut c’est le nirvana, pour moi le paradis c’est sur terre avec elle, à ses côtés. Je sais combien je lui manque, je sais combien son cœur est vide, et seule moi peut le combler ce vide.

Mon existence à ses côtés a été une vie de princesse et toutes ces années ont été merveilleuses, tant dans les moments de joie que dans les moments plus tristes de sa vie. Je n’ai connu que des moments de pur et grand bonheur. De type timbre-poste j’étais très câline et sensée lui apprendre le détachement affectif. Je n’ai pas terminé ma mission et je vais lui revenir pour la continuer. Elle a toujours et aura toujours encore beaucoup de mal à se séparer de ceux qu’elle aime, et pour elle, le deuil d’un compagnon humain ou animal est toujours une tragédie, je lui reviendrai pour lui apprendre à aimer en toute fluidité sans peur de perdre l’autre.

La mort est un nouveau soleil, après la mort il y a la renaissance et nous les animaux avons cette chance de pouvoir vous revenir à condition d’avoir fait le passage très vite. Nous sommes âmes sœurs, très complices, très fusionnelles, je me suis toujours sentie aimée, respectée et choyée comme son égal et elle ne doit pas douter. Dès qu’elle se sentira prête et se mettra à ma recherche, je me mettrai de nouveau sur son chemin. Nous étions déjà ensemble et je lui reviendrai à nouveau. Ce sera un coup de cœur pour elle, elle le verra, et le saura au premier regard, qu’elle garde la foi et la confiance.

Dis-leur que je les aime, Frimousse aussi, même si nous n’étions pas très scotchées, nous avons chacun notre rôle et ne nous sommes pas marché sur les pattes. C’est un couple très uni et de partager leur existence me remplie de joie et de bonheur. Je me sens prête maintenant, je sais qu’on m’attend de l’autre côté, il y a des humains, des ancêtres une femme, un homme, un couple mais aussi des animaux, des congénères et je suis contente de pouvoir rejoindre la lumière.

Puis toutes les deux nous nous sommes avancées sur ce chemin triste qui au fil de nos pas devenait de plus en plus lumineux avec des petites fleurs blanches et roses, des cœurs de Marie qui émergeaient comme par magie pendant notre passage, et lorsque je me suis arrêtée devant le pont des fleurs, elle m’a dit :

Merci, merci à toi, à ma maman, mon papa, mille et mille gratitudes, je vous suis si reconnaissante pour tout ce que vous m’apportez, je vous aime et suis pressée de monter me réparer et de préparer mon retour. A bientôt, votre doudouce vous adore toujours et encore.

Puis elle l’a traversé et s’est noyée dans cette belle lumière de l’escalier de l’arc en ciel. Au revoir Vénus, repose et ressource-toi, et à bientôt.