Ta gardienne me charge de te dire qu’elle t’aime très fort et aimerait te poser quelques questions Scottie :
Voici les questions que j’aimerais lui poser :
– A t elle envie de me parler de son passé? par exemple…
– A t elle connu plusieurs familles ?
– Était elle heureuse ?
– Était elle attachée ?
– S’est elle échappée, perdue ou a t elle été abandonnée ?
– Vivait-elle avec d’autres animaux / avec des enfants ?
– Est elle heureuse à présent ?
– Pourquoi vient-elle de manière joyeuse quand elle m’entend chanter ?
– Sa nourriture lui plaît elle ?
– Pourquoi a t-elle besoin de s’éloigner avec la 1ère croquette pour la manger tranquille avant de manger le reste ?
– A t elle mal aux dents ? Et / ou ailleurs ?
– A t-elle un souhait particulier ?
Scottie, assise pendant que je lui lisais le contenu, m’a regardée curieusement, puis tristement, et baissa la tête et les oreilles. Je pouvais ressentir de l’anxiété, comme de la peur, et lorsque je me suis arrêtée, je l’ai rassurée et lui ai dit que si c’était trop difficile pour elle de lui répondre, sa gardienne ne lui en voudrait pas, au contraire, elle pourrait très bien comprendre sa détresse.
Elle continuait de me regarder, mais je l’ai sentie s’apaiser, ses yeux changeaient d’expression et je pouvais y lire qu’elle avait envie de parler, et ayant capté mes pensées, elle m’a rectifié pour me dire :
Envie est un terme fort, non pas vraiment, mais besoin oui. Elle me donne l’occasion de le faire, vous me proposez de l’aide alors j’ai bien compris que c’était le moment pour moi de parler de ces traumatismes qui sont encore bien présents et peuvent être réactivés au moindre stimuli, alors oui j’en profite pour lui dire ce qui régulièrement émerge, et que ces souvenirs sont encore omniprésents, même si je me sens aimée, respectée et choyée avec elle, et que je suis heureuse à ses côtés.
Dis-lui merci pour sa bienveillance et dis-lui que moi aussi je l’aime très fort. Je l’aime d’un amour pur, profond et inconditionnel, et d’avoir eu la chance d’être adoptée, d’avoir eu la chance de devenir sa petite fille, est pour moi un bonheur incommensurable.
Je n’ai connu qu’une famille, j’étais le seul animal mais celui déjà de trop. Il y avait des enfants, 2 garçons, 1 fille et j’aimais jouer à la balle avec eux, mais pour la plupart du temps je restais attachée. Ils n’avaient pas le droit de me détacher et se faisaient méchamment disputer et rosser lorsqu’ils le faisaient, et pour moi c’était un vrai martyr de les voir courir et s’amuser alors que je ne pouvais pas y participer. J’étais là parce qu’on m’a prise sur un coup de tête, mais c’était trop compliqué de s’occuper de moi, de me promener, et puis il n’était pas question que je salisse l’intérieur. Attachée pour la plupart du temps, je restais dans une niche, et pour me défouler je mordais la corde et je tirais dessus jusqu’à m’en faire mal. J’aboyais beaucoup, jusqu’au jour où il m’a emmenée dans cette forêt, et m’a laissée là sans aucun scrupule.
Je sais que les enfants m’aimaient, mais il étaient eux-mêmes obligés de subir ses méchancetés et ne pouvaient pas m’aider. Cela a été une période très difficile, très cruelle de mon existence, et je ne pouvais jamais espérer avoir le bonheur de te rencontrer.
Maintenant oui je suis heureuse, je me sens exister, aimée et reconnue. Avec toi je me sens pousser des ailes, et lorsque tu chantes, ça me rend joyeuse, j’ai le cœur rempli de joie et d’amour parce que je sais que tu es heureuse aussi et que toutes les deux nous avons beaucoup de choses à partager. Mon histoire te parle et c’est merveilleux de trouver cette belle complicité ensemble. Je te suis si reconnaissante de m’aider aujourd’hui à exprimer toutes ces craintes que je ressens lorsque je ne te vois pas, lorsque nous ne sommes pas ensemble, car tu es mon ange terrestre et comme la prunelle de mes yeux. Sans toi je ne suis rien et le seul souhait que j’ai c’est de pouvoir, grâce à toi, retrouver la paix et l’harmonie dans ma tête et mon cœur.
Les dents sont sensibles et je commence à avoir des bobos dus à l’âge, mais rien d’alarmant, ne t’inquiète pas. J’aime la nourriture que tu me donnes, et ayant été souvent privée car il n’y avait plus de restes, c’est un grand plaisir pour moi lorsque tu me donnes un bol rempli de croquettes, et je m’éloigne pour la déguster longuement tout en sachant qu’il y en a plein d’autres qui m’attendent. C’est devenu un petit rituel qui me fait le plus grand bien et qui me permet de profiter pleinement de ce plaisir de manger. Je pourrais me jeter dessus et les engloutir boulimiquement, mais j’ai choisi d’en manger une, et les autres sont là pour moi et m’attendent, je suis tranquille et rassurée et je sais que je ne manquerai plus jamais de nourriture, que la faim ne me tenaillera plus jamais le ventre.
J’étais juste là pour leur faire des petits et on me donnait à manger lorsque j’étais pleine, je représentais un objet qui leur faisait gagner quelques sous. Maintenant j’existe et je me sens être une petite princesse, mais dès que tu t’éloignes, j’ai peur d’être séparée de toi, cela n’a rien à voir avec la confiance que j’ai en toi, mais ce sont des mémoires de maltraitances qui restent encore cruellement ancrées, et je te remercie de m’aider à m’en défaire.
Je t’aime, tu es ma princesse à moi, tu es mon ange entouré de plein d’autres lorsque tu chantes.
Scottie chienne 10 ans, adoptée à 8 ans, a peur et panique dès qu’elle ne voit plus sa gardiennechristiane2023-02-24T13:48:20+01:00